Lieux phares et insolites de Masevaux-Niederbruck

Lieux phares et insolites de Masevaux-Niederbruck

Masevaux la médiévale


Au début du XIXe siècle, Masevaux était une cité médiévale, avec ses murailles de fortification, ses tourelles, ses quatre tours et ses trois portes monumentales et était comparable à Turkheim, Kaysersberg ou encore Riquewihr. Quelques vestiges témoignent encore de l’enceinte fortifiée. La tourelle, face à l’école Les Abeilles ainsi que celle en bordure de la Doller datent du XI-V e siècle. Existe également la Tour des Brigands située dans la cour des établissements Tanals. Un quadrangulaire qui faisait partie du système de défense de la ville et qui avait une hauteur de 15 mètres et des murs à la base de 1,50 mètres d’épaisseur. Ajoutons que Masevaux du côté sud et ouest était entouré par un double rempart avec fossé intérieur et extérieur.

La place des Alliés, cœur historique de la ville

La place des Alliés est le cœur historique de la cité. Elle s’appelle tour à tour : place de la Collégiale, de la Foire, du Marché. Elle est le théâtre de toutes les grandes fêtes populaires et patriotiques (Kilbe jusqu’en 1968). Pendant la guerre 14/18, elle a vu défiler les troupes françaises et alliées et accueilli les plus hautes personnalités de l’État. Ce passé séculaire de la place est illustré par :

La fontaine de 1763. On y admire les caractères ornementaux sur la colonne corinthienne, œuvres du sculpteur baroque, J.B. Sellinger, originaire du Brisgau. La fontaine est inscrite à l’inventaire des monuments historiques comme le sont également les portails d’entrées des maisons n°14, 16 et 22.

Place des Alliés

Le chœur de l’ancienne église abbatiale Saint-Léger et la Cour du Chapitre.

comcom

La maison natale (n°22) de Conrad Alexandre Gérard. La plaque apposée rappelle la naissance dans cette maison de notre illustre compatriote, né le 12 décembre 1729, premier ambassadeur de France auprès des États-Unis. Il signe au nom du roi Louis XVI, les deux traités par lesquels la France reconnaît les États-Unis comme une nation souveraine et indépendante.

conrad

La plaque du maréchal de Lattre de Tassigny (n°8). C’est dans cette maison que le lieutenant Jean de Lattre de Tassigny a été soigné lors de la guerre 14/18. II a été blessé à Burnhaupt-le-Haut, le 29 novembre 1915 et évacué à Masevaux. Trente ans plus tard, il revient à Masevaux, comme chef de la Première Armée française, rendre hommage à celle qui l’a soigné.

tassigny

L’ancien presbytère (rue du Marché n°2). L’immeuble qui date du XVIIIe siècle, servait de presbytère jusqu’à la Révolution où il est vendu comme bien de la Nation.


Les anciens bains municipaux (rue du Moulin). Le bâtiment construit en 1925 a été fermé en 1983 et abrite depuis 1989 les Archives municipales de Masevaux et depuis 2007 le musée de l’histoire. Mis à la disposition de la Société d’histoire, le bâtiment est devenue la Maison du Patrimoine. C’est aussi à cet emplacement que s’élevaient les dépendances et le château de Rosen (situé sur l’emplacement de l’école des Abeilles). Le château a brûlé le 20 mars 1897. Pas moins de vingt familles, soit en tout quatre-vingt-quatre personnes habitaient alors les lieux. Ce qui donne une idée de la grandeur du château mais qui ressemblait plutôt à une imposante maison de la fin du XVlle siècle, construite de 1691 à 1696.


Maison du Patrimoine

L’hôtel de ville. La façade principale est classée monument historique. Le bâtiment construit de 1748 à 1752 par un architecte et entrepreneur en maçonnerie, de Belfort, Meinrad Strolz, sur les fondements même de l’ancienne maison communale ravagée par la Doller en 1747. Les vingt têtes sculptées dont aucune n’est semblable sont l’œuvre de deux sculpteurs. La tête aux yeux bandés, au-dessus de la porte d’entrée principale, représente la justice et témoigne que l’hôtel de ville était bien le siège où jadis les baillis rendaient la justice au nom du seigneur. Précisons que la façade principale a gardé son aspect d’origine, malgré d’importantes modifications en 1758 et 1778. En tout, trente-sept maires se sont succédé depuis la Révolution Française. Trois ont été élus conseiller général : Mathieu Koechlin (1784-1834) ; François Xavier Girol (1791-1842) ; Jules Hincky (1861-1926). Quatre ont été nommés chevalier de la Légion d’honneur : Mathieu Koechlin, François Gasser, Jules Hincky, Paul Kachler.


mairie

Le pont de la Mairie. C’était un pont en bois, appelé pont des Bouchers, FIeischbrucka dans le langage populaire, emporté en 1783 par une trombe d’eau et de grêle. Un nouveau pont plus large est construit, qui à son tour, est remplacé en 1865. Ce dernier est détruit en 1944 par les Allemands battant retraite. Un nouveau pont est construit en 1950, restauré et consolidé en 2005.

La roue à aubes en amont pèse trois tonnes et a un diamètre de 4,90 m. Elle a été mise en service le 25 octobre 1987. Elle provient de l’usine Burcklé, détruite par le feu le 23 janvier 1962. Elle est la dernière roue à aubes. C’est à cet endroit que se trouvait le moulin abbatial au XVIIIe siècle. 

roue moulin

L’espace Claude Rich – Achetée en 1996 par la municipalité, l’ancienne maison Bischoff-­Rubrecht devient la Maison de Noël après avoir été entièrement restaurée et après la création d’arcades au rez-de-chaussée et d’un passage pour piéton. Depuis 2005, elle est gérée par l’association «Espace Claude Rich». C’est le 8 mai 2004 que le talentueux acteur et comédien, Claude Rich a inauguré la salle de cinéma.

L’église Saint-Martin. La première pierre a été posée le 13 juillet 1787 (auparavant la vieille église Saint-Martin hors les murs, située sur le cimetière du haut, avait été démolie). Prévôts et magistrats voulaient aller vite et se passer d’architecte. C’est sous la conduite du bourgmestre et entrepreneur, Bettwiller que les travaux débutent. La nef était déjà terminée ainsi que le premier étage de la tour, quand apparaissent de larges lézardes dans les murs, érigés sur des fondations défectueuses. Le bourgmestre met fin à ses jours. En 1789, la Révolution éclate, les moyens financiers manquent. Le bâtiment est abandonné. Il faut attendre 1839 pour que les travaux reprennent sous la conduite de l’architecte Kuen. Le 18 octobre 1842, l’église est consacrée par Mgr Raes, évêque de Strasbourg.. Une nouvelle catastrophe survient le 27 juin 1966 avec l’incendie qui détruit de fond en comble le sanctuaire et son célèbre orgue Callinet. Seule une piéta du XVe siècle est miraculeusement sauvée. Près de l’entrée de la sacristie, la grande cloche de deux tonnes, qui comme ses consœurs est tombée du clocher, est aujourd’hui le témoin muet de ce sinistre.


église

La Place Émile Jung.  Emile JUNG, célèbre maître-cuisinier, est né à Masevaux le 2 avril 1941.  En 1965,  Emile JUNG reprend l’Hostellerie Alsacienne avec son épouse Monique,  diplômée de l’école hôtelière de Strasbourg.  A peine un an plus tard, il obtient sa première étoile au Guide Michelin. Cette distinction est pour Masevaux-Niederbruck, aujourd’hui encore, une grande et véritable fierté.  Emile JUNG était, durant toute sa carrière, un véritable ambassadeur de la tradition régionale, du patrimoine culinaire et des produits locaux. Il était également un chef d’apprentissage qui avait la fibre de la transmission, partageant ses recettes et ses plats « signature » en disséminant ainsi de nombreux élèves à travers toute l’Europe.
Emile JUNG s’est éteint le 27 janvier 2020 et repose au cimetière intercommunal à Masevaux-Niederbruck.
Pour lui rendre hommage, la municipalité a ainsi souhaité baptiser du nom d’Emile JUNG, la place devant l’Hostellerie Alsacienne, le samedi 8 juillet 2023, en présence de son épouse Monique, de sa sœur Annette, d’autres membres de sa famille et de ses proches. De nombreuses personnalités ont eu le plaisir de s’associer à cette inauguration.

place Emile Jung

La maison seigneuriale (n° 15 rue Meyenberg). C’est une des plus anciennes maisons, construite en 1605 par le seigneur de Masevaux et agrandie par derrière en 1692.

fancello maison seigneuriale


La maison du bailli (n° 14 rue Meyenberg). La demeure est la plus originale de Masevaux avec sa tourelle qui sert de cage d’escalier, portant la date de 1628. Elle est habitée par un certain Jacob Meyer, bailli de la seigneurie de Masevaux qui serait propriétaire d’une partie de l’Eichbourg où à cette époque domine le chêne à tan recherché par les tanneurs pour son écorce. L’immeuble date vraisemblablement des débuts du XVIe siècle, les encadrements des fenêtres notamment, annonçant le style Renaissance.


maison du bailli

La Vierge d’Alsace. Du haut du promontoire rocheux de l’Eichstein, la Vierge d’Alsace veille sur Niederbruck et la vallée de la Doller. Sculptée par Antoine Bourdelle en 1923, elle est en pierre grise de Chauvigny (calcaire). Avant son inauguration le 7 octobre 1923, la sculpture a été présentée au salon d’automne à Paris.

Son histoire est singulière et nous amène au début de la première guerre mondiale à l’époque où Joseph Vogt était maire de Niederbruck (de 1891 à 1919) et propriétaire de la cuivrerie. Avec son épouse, ils promettent d’ériger une statue sur le rocher de l’Eichstein si l’usine et la vallée sont épargnées. Leur vœu est exaucé. Après la mort de Joseph Vogt, son fils Léon concrétisera la promesse. La plaque apposée sur le socle de la statue porte l’inscription : « en reconnaissance de la protection divine sur la vallée de Masevaux et du retour de l’Alsace-Lorraine à la France, les époux Joseph Vogt 1914-1918 ».

vierge d'Alsace

La ferme auberge du Bruckenwald est située à Niederbruck à une altitude de 800 mètres, en bordure de forêt sur un site isolé entouré de pâturages. On y accède à pied depuis Niederbruck, ou le lac de Lachtelweiher ou encore l’annexe Stoecken à Masevaux.

ferme auberge bruckenwald


La ferme auberge de l’Entzenbach est située à Niederbruck à une altitude de 700 mètres, au dessus du col Amic. Elle se trouve dans un vallon isolé, en pleine nature dans un décor de verdure entre pâturages et montagnes. On y accède à partir de Niederbruck, soit à pied, soit par chemin carrossable.

ferme auberge entzenbach


La chapelle Saint-Wendelin. Niederbruck fait partie de la paroisse de Masevaux. Une ancienne chapelle dédiée à Saint-Wendelin existait déjà en 1737. Devenue trop petite et vétuste au début du 20e siècle, elle fut remplacée par une chapelle plus importante en 1913. Les vitraux endommagés par la guerre sont restaurés en 1950. En 1983, un orgue Guerrier est installé et une nouvelle restauration est entreprise en 1987. Dans la sacristie se trouve une statue de Saint-Wendelin, patron des bergers, datant du 18e siècle.


Chapelle Saint Wendelin

Par Manon FURTER
Adjointe en charge des Services Publics, de la Santé et des Actions Citoyennes


Publié le 12/07/2024 à 19h02
Mise à jour 12/07/2024 à 19h16